Mercredi 24 juillet
Après un petit déjeuner au pain de mie et confiture chimique ainsi qu’une petite omelette, nous retrouvons notre chauffeur « Sanussi » et notre guide Toraja « Seth » pour une première journée de visite. Nous partons pour la ville de « Makalé » où Seth nous montre la présentation des coqs avant les combats afin que les parieurs puissent se faire une opinion.
Les coqs sont magnifiques, ils sont caressés et massés et ils sont très calmes sauf quand on en met deux face à face !
Les combats de coqs ne sont pas autorisés mais nous voyons deux policiers qui viennent voir les coqs sans rien dire, le « bakchich » est monnaie courante !
Nous rejoignons ensuite le marché de Makalé, haut en couleur et où Seth nous fait découvrir quelques produits locaux
Jacques et Michel goûtent le »balok », vin de palme utilisé pendant les cérémonies. La partie du marché où les cochons sont en vente est assez difficile car ils sont maltraités ; c’est terrible de les voir ainsi ficelés. Les cochons achetés sont ensuite tués lors des cérémonies funéraires.
Nous allons ensuite vers « Suaya » où le site « Tampang Allo » (20000 Rps par personne) nous permet de voir des « Tao tao », statues de bois sculptées pour ressembler aux défunts, placées devant la cavité où les corps ont été placés dans la roche. C’est assez étonnant !
Les paysages sont parsemés des maisons Toraja; nous voyons aussi une église avec le même toit.
Nous roulons ensuite un long moment dans des chemins défoncés et boueux, d’ailleurs la voiture s’enlise et du coup, les garçons poussent avec le guide pour aider notre chauffeur à sortir de là.
La pluie tombe de temps à autre et nous finissons à pieds le chemin jusqu’à la cérémonie funéraire où Seth nous emmène.
Autour d’une maison, plusieurs espaces sur pilotis ont été aménagés pour recevoir les invités,
les chemins sont entièrement boueux. Nous sommes invités à nous installer dans un des abris, un des membres de la famille nous reçoit et des femmes apportent du café (excellent) et des pâtisseries.
Nous remercions et nous offrons une cartouche de cigarettes (présent que l’on nous avait dit d’apporter). Seth nous fait une démonstration des différents usages du sarong : pour dormir, mettre ses courses, en chapeau, en ceinture , en cape de pluie , pour ne pas avoir froid, …..
On nous apporte alors un repas (riz, légumes et viande cuisinée d’un des buffles qui a été tué). Nous sommes les seuls touristes. On nous laisse seul pour déjeuner et après, des jeunes femmes, qui nous regardaient de la maison d’en face depuis un moment, finissent par venir nous demander si elles peuvent nous prendre en photo avec leur portable. Et c’est parti pour une grande séance photo amusante et pleine de sourires (comme nous en aurons plusieurs ici). On essaie de parler un peu avec les quelques mots indonésiens que nous avons appris dans le guide, c’est limité !
Nous avons participé au deuxième jour de cette cérémonie funéraire, jour de la réception des invités. Des cochons et des buffles semblent avoir déjà été tués à la fois pour que le défunt puisse aller au paradis et être heureux éternellement mais aussi pour nourrir les invités, présents par centaines.
Toute la vie de la société Toraja est tournée vers la mort car il faut préparer la vie dans l’au-delà, cette vie qui sera forcément très belle. Le coût de la cérémonie étant élevé ( achat des buffles et des cochons à tuer et repas à fournir) mais aussi pour être avec lui, on peut garder le défunt dans la famille, parfois un an, il est alors momifié et tant qu’il est dans la famille, on lui parle et on lui demande son avis ; on lui apporte à manger …
Nous rejoignons la voiture après un petit moment dans les chemins boueux et en route pour « Bunfu » et le site de « Kambira » ( 10000 Rps) où nous voyons des cavités faites dans un très gros arbres pour mettre les bébés décédés ; notre guide nous dit que ce n’est plus pratiqué ainsi actuellement.
Des habitants d'une maison en face du site nous laisse entrer dans leur jardin, nous voyons la préparation d'une nourriture pour lescochons : des morceaux d'un tronc de bananier qui sont ensuite cuits.
Nous rentrons à la nuit à l’hôtel, nous disons au revoir à notre chauffeur avec qui nous avons sympathisé en apprenant à compter en indonésien bien qu’il ne parle pas anglais ! Nous allons dîner au « Rimiko », comme la veille où nous apprécions mieux le repas car il n’est pas perturbé par une négociation. La pluie est encore présente et nous utilisons bien nos parapluies achetés le matin au marché !
Nous finissons la soirée aux distributeurs, nous sommes limités par la somme d’argent que nous pouvons retirer et nous devons en prévoir d’avance car, aux Toggians, notre prochaine étape dans quelques jours, il n’y a pas de possibilités de retirer de l’argent.
Jeudi 25 juillet
Ce matin, nous avons une nouvelle voiture et un nouveau chauffeur beaucoup plus jeune avec qui nous échangerons moins du fait que notre guide nous accompagne. Seth nous emmène aux festivités des 100 ans de l’arrivée du christianisme au pays Toraja.
C’est une grande fête avec un défilé dans les rues de Rantepao pour aboutir à une immense esplanade
où les groupes des différentes églises de l’Indonésie dansent
et déposent, pour ceux du pays Toraja, le cochon qu’ils transportent dans une sorte de grande tour décorée, là encore le cochon est loin d’être bien traité !
Les costumes sont magnifiques, les visages, des hommes et des femmes, sont incroyables de beauté et d’authenticité ; bref, les appareils photos fonctionnent sans discontinuer !
On part ensuite pour « Ke’te Kesu » (20000 Rps), au centre au pays Toraja où nous admirons un village reconstitué avec de superbes maisons aux toits de forme si caractéristique de cette région.
Seth nous explique la signification de ces maisons et nous fait visiter l’intérieur de l’une d’elles.
Nous marchons un peu à l’intérieur de ce site et nous avons à nouveau une grande séance photo près d'immenses bambous ! On rejoint un cimetière où les cercueils sont suspendus à flan de rochers, certains sont tombés.
En repartant, nous achetons un « coupe coupe » dont le manche est en corne et sculpté.
Nous reprenons la voiture pour rendre visite à un artisan « tau tau », celui qui fabrique les statues de bois avec les traits du défunt.
Nous apprenons que ces statues sont faites en bois de Jacquier et qu’il faut environ 15 jours pour en réaliser une. Nous sommes stupéfaits de voir une des ces statues en cours de réalisation et qui ressemble déjà très fortement à la photo.
Plus loin, nous faisons une promenade dans les rizières et Seth nous explique les différents types de riz.
Nous voyons aussi un trou d'eau dans la rizière qui sert à stocker des poissons; un garde manger naturel !
Nous rejoignons à pieds le café « Bambou » où nous prenons un goûter avec des pancakes et des jus de fruits.
Nous finissons la journée à « Lemo » (20000 Rps) avec d’autres tombes dans la roche et leurs « Tau tau », le lieu est serein.
A l’écart, quelques boutiques de souvenirs où nous achetons de belles cuillères en corne.
Nous rentrons à nouveau à la nuit à l’hôtel, nous avons réservé à « l’art café » pour dîner où le wifi est annoncé ; hélas, nous découvrons qu’il n’est pas accessible en soirée ! Un guitariste et un chanteur animent le restaurant, le repas est bon. Nous finissons la soirée aux distributeurs !
Vendredi 26 juillet
Nous retrouvons les célébrations des 100 ans de l’arrivée du Christianisme en pays Toraja avec le défilé de Papouasie,
ça swingue bien et nous passons un bon moment en dansant un peu avec eux !
Nous partons pour de nouvelles funérailles, à « Buntao », nous retrouvons les chemins difficiles et là encore nous finissons à pieds dans la boue,
il faut dire que le temps est, hélas, plutôt humide !
Nous sommes encore très bien reçus et on nous offre le café et les gâteaux, nous offrons les cigarettes. Nous échangeons aussi en réalisant des pliages, ils en préparaient pour faire des contenants pour la nourriture.
Nous voyons quatre autres touristes arriver sinon, on est tout seul ! Nous allons voir les cuisines et nous avons beaucoup de sourires des femmes présentes qui veulent se faire photographier.
Plus loin, nous assistons à la découpe de la viande de buffles et de cochons par les hommes ; chaque part est enfilée sur des tiges et nouées avec des herbes (elles seront ensuite offertes aux invités).
Nous partons enfin pour la région Nord du pays Toraja où Seth ne semble pas pressé d’aller mais nous si ! Dans la région de « Bori », nous voyons des mégalithes, autre façon d’enterrer les morts ici.
Et puis, nous rejoignons la ville de « Batutumonga » par une route absolument magnifique à travers les rizières en terrasse.
Nous assistons aux travaux des champs et nous regrettons souvent que nous ne puissions pas nous arrêter facilement.
A l’arrivée, une vue fantastique nous attend, c’est très beau.
Seth nous propose alors une petite randonnée vers les rizières, nous sommes enthousiasmes car nous aimerions revoir tranquillement les beaux endroits où nous sommes passés en voiture. Et nous partons au travers les rizières, c’est très boueux et assez glissant, on dit à Seth que l’on souhaiterait trouver des chemins moins difficiles, on croit comprendre que nous allons bientôt les rejoindre.
Mais on s’aperçoit que Seth semble perdu et la pluie assez forte arrive ; la journée se termine de façon assez tendue avec notre guide, nous n’apprécions guère les deux heures de route dans des passages parfois compliqués et où la boue est reine. Le comble est que nous ne voyons rien d’intéressant dans cette balade, on ne fait que se concentrer pour ne pas tomber ! On rejoint enfin la route et un abri et Seth téléphone à notre chauffeur. Il passe devant nous et va faire demi tour un peu plus loin et là : il s’embourbe ! Et c’est reparti pour Jacques et Michel qui poussent la voiture mais aidé cette fois ci par les habitants de la maison où nous nous étions abrités !
A l’hôtel, nous payons ce que nous devons à Seth, soit 24 euros par jour et nous lui donnons un pourboire un peu moins important que prévu car nous avons été contrariés par la dernière balade. Cependant, Seth est un guide très intéressant qui veut nous sortir des sentiers battus et qui ne regarde pas son temps, on est toujours rentré tard, il nous a fait visiter le maximum entre ses lieux sans touriste et nos demandes de visites de quelques sites connus. Nous gardons un bon souvenir des moments passés avec lui et de la qualité de ses explications.
Nous retournons au resto « Rimiko » et aux distributeurs !