SAMEDI 3 NOVEMBRE
Nous prenons notre premier train à grande vitesse vers 10h pour arriver à Xi'an vers 13 h. Nous quittons la ville de Pingayo et son air très pollué depuis hier. La gare ressemble à un hall d'aéroport. Le TGV chinois est confortable en classe économique(sièges appelés durs mais qui ne le sont pas), peu cher, ponctuel et bien sûr rapide. Il y a les mêmes contrôles que pour les autres trains mais plus sévères sûrement car on a dû donner notre couteau opinel à la police.
Nous traversons encore des régions industrialisées avec entre autres, des centrales thermiques mais aussi des villages plus agricoles. On remarque des tombes sûrement familiales, au centre des terres cultivées et aussi des serres sur plusieurs kilomètres.
A l'arrivée, une jeune femme, avec un enfant, nous voyant perplexes devant le plan du métro en chinois, nous aide à prendre notre billet pour rejoindre notre hôtel. Elle nous avance le montant des billets car la machine n'accepte que le "QR code" et nous lui remboursons. Le métro de Xi"an est tout aussi moderne que celui de Pékin.
Le "QR code "est omniprésent en Chine. On paie avec son portable. Il y en a aussi sur tous les sites touristiques, dans les magasins et on suppose qu'ils permettent d'obtenir des informations comme dans certains lieux en France.
Pour info, le plan du métro à Xi'an.
L'hôtel Vienna où nous logeons dans une suite est très confortable et bien situé.
Nus ressentons aussi la pollution à Xi'an.
Nous sortons dans ce centre ville moderne avec ses boutiques de mode où seules les tours de la cloche et du tambour rappellent l'histoire à l'époque des empereurs. On peut y monter et nous avons une vue sur la ville et sur chacune des tours. A l'intérieur, quelques pièces présentent de l'ameublement ou des instruments de musique (cloches et tambours). Les deux dernières photos montrent la tour de la cloche en 1960 et maintenant.
En contrebas de la tour du tambour commence le quartier musulman avec sa "street food" et sa rue touristique de petites échoppes. C'est la partie ancienne de la ville de la route de la soie.
Nous dînons correctement au "Muslim Family Restaurant" malgré une serveuse très désagréable.
Nous apprécions les tours du tambour et de la cloche joliment éclairées en rentrant à notre hôtel.
DIMANCHE 4 NOVEMBRE
Ce matin, on traîne, un peu de repos surtout que le temps est gris et humide. On dépose du linge à la blanchisserie située près d'un centre commercial, on va à la banque.
Nous commençons la visite des remparts qui datent de 1370 (14 km, 12 mètres de hauteur) en début d'après midi. Nous marchons un peu dans la partie sud; ils ont été largement restaurés et sont accessibles dans leur intégralité. Nous y croisons des couples qui se font photographier, sûrement des mariés. En contrebas, d'un côté un quartier ancien avec des ruelles et de l'autre, un parc aménagé et la ville moderne.
Nous allons à l'extérieur des remparts au musée du Shaanxi, région où nous nous trouvons.
Ici, les musées d'état sont gratuits mais il faut faire la queue car le nombre d'entrées par jour est limité.
Le musée, assez grand, retrace l'histoire de la région. Nous allons voir la partie qui concerne l'armée enterrée. Les photos derrière les soldats et les chevaux présentés permettent de connaître les couleurs que pouvaient avoir les vêtements de ces soldats de pierre.
Les soldats n'ont pas tous été représentés avec le même visage ni avec les mêmes vêtements; ceux ci dépendaient de leur rôle au sein de l'armée. la sculpture de certains montre une armure comme celle de la photo.
Le char en bronze a été retrouvé aussi aux alentours du tombeau de l'empereur. Il pèse 1234 kg et mesure 120 cm de long pour une hauteur d'environ 65 cm.
C'est magnifique, nous avons hâte d'être à demain pour aller sur le site. Nous avons laissé passer le week-end où les touristes chinois sont nombreux.
Nous allons voir la Grande Pagode de l'Oie Sauvage (652) à l'intérieur du temple Da Ci'en. Nous montons les sept étages mais la vue n'est pas formidable. En contrebas, beaucoup de travaux. Nous apprenons que nous ne pourrons pas voir le spectacle des jets d'eau musicaux car ils sont en réparation. Nous nous contenterons des lumières de l'allée qui longe le temple.
Nous dînons bien, aux environs, dans le restaurant "noddle under the sun".
LUNDI 5 NOVEMBRE
Pour rejoindre le site de l'armée enterrée depuis la ville de Xi'an, il suffit de prendre le métro jusqu'à la station "Wayoyu" puis marcher un peu jusqu'à la station de bus près des remparts. Le bus n° 306 a pour terminus le site de l'armée enterrée. Aujourd'hui, il pleut. Après avoir acheté les billets d'entrée, nous prenons un véhicule électrique qui, pour 10 yuans, nous emmène directement au lieu de visite sans traverser le parc à pieds.
Nous entrons dans la fosse n° 1 et la première vue que l'on a sur tous ces soldats alignés dans des tranchées est saisissante par sa démesure et en même temps vraiment émouvante.
Ils sont là depuis environ 2200 ans, ils sont environ 6000 et ils nous regardent en silence. Ils inspirent le respect car ils sont majestueux.
L'empereur Shi Haungdi commença à faire construire son immense nécropole dès son accession au trône, à l'âge de 13 ans. Le site, découvert en 1974, par hasard par un paysan est une des plus célèbres découvertes archéologiques.
Cette puissante armée de soldats de terre cuite a été voulue par l'empereur pour le protéger des esprits vengeurs de l'au delà ou pour lui permettre de continuer à régner dans le monde des morts ?
La position des mains des soldats montre qu'ils avaient des armes : lances, épées, machettes,flèches, arbalètes.... Certaines tranchées ont été pillées au cours tu temps pour récupérer les armes.
D'autres soldats, placés derrière des chevaux, devaient tenir des rênes, il y a un vide qui était occupé par un char en bois.
Des murs de 2,50 m d'épaisseur séparent les rangs qui devaient être recouverts d'une structure en bois en forme arrondie; le tout recouvert d'une natte et de terre. Les corps des soldats sont creux; les bras, jambes et têtes sont pleins, fabriqués séparément et ajoutés après.
Leurs vêtements sont différents en fonction de leur rôle avec un souci du détail mais les visages sont aussi étonnants dans leur diversité.
Dans le musée attenant, nous verrons un soldat avec des pupilles, ils devaient sûrement en avoir tous à l'origine.
Ce qui est fascinant aussi, c'est d'imaginer le travail colossal des archéologues pour reconstituer les soldats présentés.
Le fond de la fosse n° 1 montre comment on peut trouver les soldats et leur reconstitution sûrement fastidieuse mais néanmoins passionnante.
Nous allons voir la fosse n° 2, elle contiendrait 1300 guerriers et chevaux mais peu ont été dégagés. La première photo montre l'ensemble de cette fosse et la deuxième est ce qu'il doit y avoir en dessous d'après les archéologues.
La fosse n° 3 est beaucoup plus petite et de forme différente, elle pourrait représenter le commandement de l'armée.
Les deux dernières photos sont des photos d'images montrant des soldats colorés lors de leur découverte. Les archéologues doivent recouvrir certaines statues pour qu'elles ne s'altèrent pas.
Le musée attenant présente des soldats mais aussi des petites statues d'animaux ou de cavaliers entourant aussi la tombe de l'empereur. L'archer est magnifique par les détails de sa tenue et son expression.
Il y a un autre chariot de bronze avec les mêmes caractéristiques que celui du musée en ville.
On peut observer que même les lacets des chaussures sont représentés. La semelle de l'archer que nous voyons à l'arrière comporte des stries.
Nous prenons le bus gratuit qui nous emmène jusqu'au tombeau de l'empereur, il est dans un immense parc, sous un monticule de terre boisé. Il n'a pas encore été fouillé, seul une stèle indique sa présence. Beaucoup de légendes circulent sur ce tombeau et pour l'instant, les archéologues estiment ne pas avoir les moyens scientifiques et matériels de commencer les fouilles sans l'endommager.
A la sortie, nous prenons le bus n° 915 qui nous ramène à la station de bus de Xi'an. Le métro nous ramène dans le quartier où nous logeons. Nous allons récupérer notre linge à la teinturerie avant d'aller dîner au restaurant des "trois soeurs"
MARDI 6 NOVEMBRE
Le temps est encore à la pluie même si elle est un peu moins forte qu'hier. Nous commençons la journée en allant dans la rue "Shuyan Xiang" entièrement consacrée à la calligraphie. On y trouve toute sorte de pinceaux, des papiers, des livrets d'apprentissage des lettres de calligraphie, des estampes,...
Nous flânons agréablement dans ce quartier de ruelles sous les remparts. Nous voyons un couple qui se fait prendre en photo en tenue d'antan en s'amusant.
Dans ce dédale de rues, se trouve le musée de la forêt des stèles que nous visitons. Il s'agit d'un musée lapidaire dont la collection s'enrichit au fil des années depuis 1087. A l'origine un temple dédié à Confucius. Le musée contient, entre autres, neuf textes confucéens majeurs gravé dans la pierre. C'est un musée assez difficile à aborder quand on ne lit pas le chinois car il présente une multitude de pierres gravées de calligraphie. Certaines reposent sur des tortues et sont ornées d'un chapiteau mais d'autres ne sont que des séries de pierre gravées de textes.
Le musée comprend plusieurs salles réparties dans un parc où il serait agréable de se promener sans la pluie. Quelques stèles sont à l'extérieure et sont protégées par de jolies petites pagodes sans étages.
Certaines stèles sont utilisées pour faire de l'estampage, c'est l'une de leurs raison d'être. On diffuse ensuite les textes obtenus sur le papier.
En Chine, cette technique consiste à appliquer un papier spécial sur la stèle que l'on frotte avec une brosse humide pour épouser la gravure. On tamponne ensuite la surface devenue sèche avec de l'encre, les parties en creux apparaissent alors en blanc sur fond noir.
Une de ces stèles est assez spectaculaire car c'est un calligramme d'idéogrammes qui représente un homme.
Nous visitons la "Art Gallery" consacrée aux sculptures funéraires de dynasties différentes du premier millénaire; certaines pièces sont impressionnantes par leur taille mais aussi par la richesse de leur décoration. Les tombeaux sont travaillés à l'extérieur mais aussi à l'intérieur.
Le dernier bâtiment "Stone Culture Exhibition" présente des pierres sculptées liées au Bouddhisme. Xi'an et ses environs est un des hauts lieux de cette religion en Chine en plus d'être la région des premiers empires. Les statues d'une grande finesse dans les détails sont du premier millénaire.
Nous déjeunons bien dans un restaurant du quartier avec un plat de crevettes au fenouil et des nouilles "en soupe". En général, dans les restaurants, il n'y a pas de chauffage !
Nous rejoignons à pieds le quartier musulman à la découverte d'autres quartiers. Nous trouvons ainsi une rue liée au thème de la musique.
Arrivés à destination, nous visitons la mosquée édifiée en 742 qui rappelle que Xi'an était une ville de départ de la route de la soie.
La minorité musulmane est apparemment bien tolérée ici alors que les Musulmans Ouïghours du nord ouest sont mis encore aujourd'hui dans des camps de rééducation.
La mosquée est étonnante car elle ressemble à un temple chinois, le minaret est une pagode :)
Nous flânons en regardant l'animation du quartier. Nous sommes toujours étonnés par la quantité de petits véhicules électriques qui circulent partout. Certains véhicules de police ressemblent à des voitures sans permis.
Nous dînons à nouveau au restaurant des "trois sœurs"avant d'aller voir les remparts illuminés de la ville.
Nous trouvons depuis notre arrivée une débauche de lumières dans les villes, que ce soit les panneaux publicitaires des magasins ou l'illumination de beaucoup de sites. L'écologie ne semble pas être une préoccupation.
De même pour le bruit, par exemple, les vendeurs des magasins de mode tapent des mains ou hurlent dans un mégaphone ou ont des objets pour faire du bruit afin d'attirer les passants. Sans parler des encadrants des groupes de touristes chinois qui ont un micro et un porte voix pour se faire entendre. Le bruit ne semble déranger personne.